Enharmonique

Rameau à la harpe ne sonne ni comme de la harpe, ni comme du clavecin, mais comme un Rameau non encore entendu. C’est à la fois la découverte d’une nouvelle facette de Rameau, et d’une esthétique de harpe inouïe, dense, puissante et poétique. Chacune des pièces de ces recueils pour clavecin est un joyau : à la fois immédiatement séduisante et agréable à l’oreille ainsi que d’une densité musicale inégalée. La pensée y est concentrée : chaque note est nécessaire à l’équilibre de l’ensemble, rien n’y est présent de manière artificielle ou superflue. La noblesse de l’écriture rythmique n’a d’égale que la subtilité de l’évocation poétique, l’innovation des figures de virtuosité théâtrale, ou l’audace de la pensée harmonique.

Jouer la musique de clavecin à la harpe place l’interprète dans une situation différente que celle générée par la musique originale : tout est neuf, le geste demande un engagement physique fort, va parfois chercher les limites de l’instrument, comme le font certaines pièces contemporaines. Comme les oeuvres de Rameau en leur temps, elles repoussent ou jouent avec les possibilités harmoniques offertes par la harpe.

Jouer les pièces de clavecin à la harpe était exceptionnel au XVIIIème siècle, car réservé à quelques rares virtuoses. Enharmonique se situe dans la lignée de ces interprétations aussi fidèles que possible au texte original pour clavecin. Il ne s’agit plus alors de transcription, mais bien d’une forme d’interprétation, qui tire profit du changement de couleur instrumentale qu’offre la harpe : les cordes, toujours pincées, résonnent davantage, avec un timbre arrondi qui poétise les œuvres évocatrices de Rameau.

Jean-Philippe Rameau, Suite en mi

Allemande, Gigue en rondeau, Le Rappel des oiseaux, Tambourin, Villageoise

Edith Lejet, De lumières et de cieux embrasés (2011)

Jean-Philippe Rameau, Suite en sol

La Dauphine, Menuets, Les Sauvages, L’Enharmonique

Gilbert Amy, En-harmonies (1996)

Philippe Hersant, Bamyan (2001)

Jean-Philippe Rameau, Suite en ré

Les Soupirs, La Joyeuse, L’entretien des Muses, Les Cyclopes

Bruno Mantovani, Tocar (2006)

Constance Luzzati nous fait entendre avec simplicité une fascinante palette de timbres, donnant aux humeurs de Rameau des teintes jusqu’ici inaccessibles au clavecin. […] Entre les innovations musicales d’un Rameau moderniste et une grande maîtrise technique, Constance Luzzati partage le plaisir sincère d’une interprétation réinventée, laissant espérer une suite.

Coline ODDOn, Classica

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en concert : Festival Musique en chemin, 13 juillet 2023, La Romieu

Showroom Camac, 22 octobre 2023, Paris

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