Les Cento Partite sont composées par Girolamo Frescobaldi pour clavecin, publiées dans l’ajout à son livre de Toccate en 1637 à Rome. Il s’agit d’une oeuvre d’une nouveauté stupéfiante, tant dans sa construction, dans les gestes expressifs qu’elle déploie, que dans la manière de les noter. Elles font entendre 100 fois le même canevas harmonique mais en recherchant tous les moyens possibles pour en varier les couleurs, intègrent des danses à peine débarquées d’Espagne en Italie mais en les stylisant (elles deviennent alors faites pour être jouées et non plus dansées), font entendre des lignes chromatiques inouïes et des changements rythmiques osés. Pour exprimer toutes ces nouveautés, le compositeur a l’idée improbable d’inventer une signalétique pour indiquer les tempi qui ressemble aux anciens signes de proportions qui devriendront des chiffrages de mesure plus tard ; il choisit la toute nouvelle gravure sur cuivre plutôt que les caractères mobiles, plus restrictifs en ce qui concerne l’expression des gestes et intentions pour la musique instrumentale.
L’Atelier d’un musicien, entretien avec Jean-Pierre Derrien, émission radio-diffusée sur France Musique en 2006 : 40 minutes pour expliquer les dessous d’une oeuvre, les questions qui se posent lors de sa transcription, et l’interpréter.