Actus tragicus
Le tragique comme le religieux ne sont, chez les compositeurs germaniques, pas l’apanage de la musique vocale, comme en témoignent la Lamentation de Froberger ou l’œuvre inspirée par l’évangile de Jean de Heinz Holliger. Hindemith clôt sa sonate pour harpe sur un requiem instrumental inspiré du poète Hölty, aussi grave qu’évanescent, aux antipodes de l’humoristique transcription de la cantate de Telemann dédiée à un canari. Si les œuvres de Carl-Philipp-Emmanuel Bach, Hindemith et Holliger sont dès l’origine composées pour harpe, celles de Jean-Sébastien Bach, dont la figure est présente en filigrane dans les œuvres ultérieures ne serait-ce que par les noms de mouvements (Prélude, Arioso et Passacaille), sont des adaptations du clavecin ou du luth vers la harpe. Bach n’a lui-même pas composé une note pour harpe, mais il a inlassablement adapté sa propre musique et celle d’autrui.
harpe seule
Johann Jacob Froberger, Lamentation sur la mort très douloureuse de sa majesté Ferdinand le troisième
Johann Sebastian Bach, Suite pour luth BWV 996
Heinz Holliger, Sequenze über Johannes (1962)
Carl Philipp Emmanuel Bach, Sonate für harfe
Heinz Holliger, Prélude, Arioso et Passacaille (1987) ou Paul Hindemith, Sonate für harfe
Johann Sebastian Bach, Partita n°1 pour clavecin
Georg Philipp Telemann, Ode funèbre pour la mort d’un canari versé dans les arts (extrait)
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En concert : Centre Musical International JS Bach, Saint-Donat, 15 octobre 2023